Stage SHF : rencontre avec Hervé Godignon

Hervé Godignon n’est pas seulement une marque de vêtements et d’accessoires dédié à l’équitation… Non non, Hervé Godignon est avant tout un homme de cheval. Cavalier émérite, pilier de l’équipe de France pendant longtemps, il a aujourd’hui pris sa retraite sportive mais continue de partager et transmettre son savoir faire à travers son activité de consultant sportif bien souvent aux côtés de Kamel Boudra ou, comme ici, lors de stages. C’est à l’occasion des stages SHF qui ont fait étape à Saint-Lô que nous sommes partis à sa rencontre…

Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

« Résumer 45 ans de carrière brièvement ça va être compliqué, mais je vais essayer (rire) ! Je m’appelle Hervé Godignon, j’ai commencé la compétition en 1970 et j’ai arrêté en 2013-2014. Ce sont des concours de circonstances qui m’ont amené à faire de la compétition. J’avais décidé de faire du cheval mon métier mais pas la compétition, et puis au fur et à mesure de mon apprentissage, des places de stagiaire à droite à gauche où j’ai pu aller, je suis arrivé dans une écurie de compétition où ils m’ont confié un cheval, j’ai trouvé que c’était bien au final donc j’ai poursuivi dans cette voix ! »

 

On vous connaît également consultant sportif lors des grands événements et entraîneur national pour la Colombie, qu’est-ce qui vous motive à dispenser des stages ?

« C’est la partie logique dans une vie. La première partie de sa vie on apprend, la deuxième on prend et puis la dernière il faut redonner un peu. Aujourd’hui, je suis dans cette dernière phase de transmission du savoir. »

 

Que pensez-vous de ces stages proposés par la SHF découpés en deux sessions de deux jours à un mois d’intervalle ?

« C’est une très bonne initiative. Tout commence par l’éducation des jeunes chevaux, c’est la base de tout. On a la chance d’avoir un pays d’élevage donc il faut que les cavaliers soient le plus à même de mettre ce potentiel en valeur ! Le format est très intéressant, les deux premiers jours permettent de faire connaissance, ensuite les cavaliers ont un mois pour faire mûrir certains aspects qu’on a travaillé et de vérifier lors de la deuxième session. À la fin des deux premières journées je leur dis que je vais relever les copies dans un mois… On verra ce qu’il se sera passer ! »

 

Après toutes vos années d’expérience observez-vous un changement entre les jeunes chevaux d’hier et d’aujourd’hui ?

« Oui, l’élevage a énormément progressé, il y beaucoup plus de chevaux de qualité. Quantitativement, il y en a toujours eu, mais il y en a de plus en plus de qualité ! »

 

Les chevaux ont évolué dans leur modèle comme dans leur tempérament, qu’en est-il des cavaliers et de leur(s) méthode(s) de travail ?

« Les cavaliers montent de mieux en mieux, mais n’ont pas obligatoirement de plus en plus de connaissances par rapport à avant. Si je dois m’expliquer, il y a beaucoup de très très bons pilotes, mais pas beaucoup de cavaliers « metteurs au point ». Pour comparer avec le sport automobile, tout le monde disait qu’Alain Prost était un pilote formidable, mais qu’il savait aussi régler sa voiture, et bien, c’est un peu pareil en équitation. Nous avons des pilotes fantastiques en piste, mais qui ont des connaissances presque inférieures à ce qu’il y avait il y a quelques décennies. Il y a eu une déperdition au niveau de l’apprentissage de base, quand un cavalier va dans un centre équestre, je trouve qu’il apprend moins que ce qu’on apprenait à mon époque. »

 

Vous êtes venus à Saint-Lô lorsque vous étiez cavalier, que pensez-vous de la structure qu’est devenu le Pôle Hippique de Saint-Lô aujourd’hui ?

« J’ai suivi toute l’évolution des installations, qui a évolué positivement, dans le bon sens. Outre l’aspect du nouveau pôle je trouve bien que les anciennes écuries, avec la fin des haras nationaux, ne soient pas seulement des monuments en périls, mais qu’ils permettent à des cavaliers de s’installer, de pouvoir profiter des infrastructures et ainsi contribuer au développement de la filière. »

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