Nicolas Blondeau et son équipe (composée de son fils Vladimir notamment, une histoire de famille) nous ont fait l’honneur de proposer un stage de 2 jours dans les écuries du Haras pour former les professionnels du cheval à la méthode Blondeau. Ils proposeront un autre stage en février notamment.
Nicolas Blondeau
Il débute l’équitation à l’âge de 10 ans et apprend les bases des 3 disciplines, puis participe à des compétitions de saut d’obstacle. « Je venais à Saint-Lô en 1980 pour faire des concours jeunes chevaux, je viens toujours dans le cadre de notre partenariat avec le Stud-book Selle Français. »
Il se spécialise ensuite dans le débourrage de chevaux difficiles et créé en 1995, la Méthode Blondeau : « Une progression codifiée pour le débourrage des chevaux, à mon avis nos ancêtres utilisaient cette méthode mais elle n’avait jamais été codifiée ». L’objectif : partir de chevaux non manipulés pour arriver à ce qu’ils se laissent monter dans le calme au bout d’1h30 puis les monter aux 3 allures en extérieur. Cette méthode fonctionne aussi bien pour les chevaux de sport que de course. Actuellement l’on me confie 75% de chevaux de course et 25% de chevaux de sport à débourrer. Je travaille avec de grands cavaliers comme Kevin Staut, j’ai formé le personnel du Haras des Coudrettes à cette méthode et ils me confient leurs chevaux délicats.
« Ce stage à Saint-Lô était un bon exemple, nous avions trois chevaux, une ponette croisée connemara et PFS destinée au sport, un yearling entier pur-sang et une fille de Ready cash (Trotteur français) orientés course. Avec ce panel de chevaux de caractère et à vocation de travail différent, nous sommes arrivés au même résultat au bout de ces 2 jours. C’était très parlant pour les participants. »
« Je débourre 250 poulains par an. En 2007, j’en était à 2020. Ce qui me passionne de plus en plus c’est l’enseignement aux hommes. J’ai formé Olivier Subileau, ancien Jockey d’obstacles à la méthode, il est responsable du travail des chevaux à l’école Blondeau et souhaite désormais l’enseigner tellement il est passionné. »
Emmanuel Sudret, responsable de l’enseignement de l’Ecole Blondeau Saumur a mené conjointement le stage avec Nicolas Blondeau. « Lorsqu’il a débuté son apprentissage à mes côtés chaque soir il se demandait s’il allait revenir le lendemain » raconte Nicolas avec le sourire. Emmanuel répond « C’est un travail qui demande beaucoup d’investissement, il faut rester humble, patient et surtout constant dans nos gestes et réactions pour que le cheval nous accorde sa confiance, modifier ses réflexes de cavaliers qui nous ont été inculqués, d’ailleurs cela aide dans les relations humaines, on prend du recul. »
Sophie Barreau, enseignante et chargée de mission à l’INRA dans le cadre du programme Chevaleduc dirigé par Jocelyne Porcher, suit 100 chevaux débourrés par la méthode Blondeau. « L’objectif de ce programme est de déterminer si la méthode Blondeau est une formation professionnelle pour le jeune cheval. Nous observons en situation réelle les réactions du cheval, ses interactions avec l’homme avec des éléments d’observations précis, nous nous aidons de la vidéo. Notre objectif est de démontrer que l’animal travaille avec l’homme volontairement, qu’il a la capacité de comprendre et le sens de l’initiative. Ce programme en tri partie INRA, Région Normandie et École Blondeau dont les premiers résultats seront publiés en mars 2020 souhaite apporter une réponse d’une certaine manière à la pression sociétale actuelle sur le bien être animal (justifiée par des dérives de conditions de vie et d’exploitation des animaux) mais assez excessive ».

